Le plan d’intervention en cas d’urgence nucléaire de l’Ontario est inadéquat après les événements de Fukushima

Juil 19 2012

Oshawa – À la lumière de la catastrophe de Fukushima, la remise en état de la centrale nucléaire de Darlington ne devrait pas être approuvée avant que les gouvernements fédéral et provincial aient publiquement examiné la pertinence du plan d’intervention en cas d’urgence nucléaire de l’Ontario, affirment les organismes à vocation environnementale.

« Le premier ministre McGuinty et le gouvernement fédéral doivent s’assurer que le plan d’intervention en cas d’urgence nucléaire peut faire face à des rejets à grande échelle de matières radioactives, après les événements de Fukushima. En limitant la planification des mesures d’urgence nucléaire à des scénarios qui sont facilement prévisibles et contrôlés, les gouvernements fédéral et provincial manquent à leur obligation de protéger pleinement les citoyens de la région de Durham et d’ailleurs », a déclaré Jeff Brackett de l’organisme Durham Nuclear Awareness.

La Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) doit élargir la portée de son examen environnemental de la centrale nucléaire de Darlington pour y inclure l’analyse de la capacité du plan d’intervention d’urgence à faire face aux accidents de la taille de ceux de Fukushima, affirment l’Association canadienne du droit de l’environnement (ACDE), le Durham Nuclear Awareness (ADN) et Greenpeace Canada.

La CCSN réexamine la situation de la centrale de Darlington parce que l’Ontario Power Generation (OPG) veut dépenser de 8 à 14 milliards de dollars pour prolonger la durée de fonctionnement de la centrale jusqu’en 2055.

« L’examen environnemental actuel par la CCSN de la centrale de Darlington ne prend en compte que les accidents mineurs. Toutefois, à la suite des événements de Fukushima, les différents paliers d’administration doivent cesser de prétendre que des accidents de grande envergure ne peuvent pas se produire en Ontario. Aucun plan d’intervention d’urgence détaillé n’existe au cas où ces accidents surviendraient », a indiqué Theresa McClenaghan, directrice exécutive de l’ACDE.

« Le premier ministre McGuinty a la responsabilité de s’assurer que les Ontariens seront protégés et évacués en cas d’accident à la centrale de Darlington. Un accident nucléaire majeur survient quelque part dans le monde une fois tous les dix ans. Rejeter les risques que représentent les réacteurs est tout simplement irresponsable », a déclaré Shawn-Patrick Stensil, analyste nucléaire de Greenpeace Canada.

La portée actuelle de l’examen environnemental ne permet pas de répondre adéquatement aux questions complexes liées à la planification d’urgence et doit être étendue à une commission d’examen plus rigoureuse. Avant qu’OPG puisse aller de l’avant avec le projet, le gouvernement de l’Ontario, qui est responsable de la planification des interventions d’urgence, devrait fournir un appui et participer à un examen de haut niveau du plan d’intervention d’urgence de la centrale de Darlington et des impacts environnementaux possibles, disent les groupes environnementalistes.

OPG a relevé un certain nombre de possibilités d’accidents de grande ampleur à la centrale de Darlington, mais celles-ci n’ont pas été incluses dans l’examen environnemental de la CCSN dont l’objectif est d’évaluer la pertinence du plan d’intervention d’urgence actuel. Un des scénarios d’accident possible à Darlington est un niveau de rayonnement de la taille de celui de Fukushima qui serait libéré sur une période de 24 heures. L’Ontario ne dispose d’aucun plan d’intervention d’urgence détaillé qui permettrait de faire face à des rejets radioactifs importants dans les premières 24 heures. C’est pourquoi le plan d’intervention de l’Ontario en cas d’urgences environnementales comporte de graves lacunes et doit être soumis à un examen public.

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Pour plus d’informations
Theresa McClenaghan, directrice exécutive, Association canadienne du droit de l’environnement, 416-662-8341 theresa@cela.ca

Jeff Brackett, Durham Nuclear Awareness, brackett@nexicom.net

Shawn-Patrick Stensil, analyste nucléaire, Greenpeace, 416-884-7053 (anglais/français) shawn.patrick.stensil@greenpeace.org