Des comités d’action dépêchent une lettre ouverte au gouvernement de l’Ontario Le rapport fédéral est biaisé – la Province doit agir

Mai 14 2015

Queens Park, Toronto – Qualifiant de « très biaisé » le rapport d’examen que la commission fédérale a déposé la semaine dernière sur le stockage des déchets nucléaires près du lac Huron, une centaine de groupes de défense de l’intérêt public ont adressé une « Lettre ouverte au gouvernement de l’Ontario » dans laquelle on l’incite à agir vu l’échec et le manque d’objectivité du processus fédéral.

La lettre incite le gouvernement, à titre d’actionnaire unique d’Ontario Power Generation (OPG), d’ordonner à la société de services publics de retirer sa proposition d’enfouir dans des couches géologiques profondes des centaines de milliers de mètres cubes de déchets radioactifs à proximité du lac Huron, sous la centrale Bruce. OPG est le promoteur du projet d’enfouissement.

La semaine dernière, une commission d’examen conjoint, constituée en 2012 par le ministre fédéral de l’Environnement et la Commission canadienne de sûreté nucléaire, a présenté à la Ministre son rapport final sur l’examen du projet de stockage de déchets radioactifs à faible et moyenne activité dans des couches géologiques profondes en Ontario, tel que propose OPG. La commission a recommandé à la Ministre fédérale d’approuver le projet nonobstant les témoignages d’experts présentés tout au long des audiences publiques attestant de nombreuses incertitudes techniques et de lacunes dans le plan. Le projet se heurte à une vive opposition qui s’accentue de la part de la population.

« C’est une mauvaise décision –c’est aussi simple que ça », déclare Eugene Bourgeois, le plus proche voisin de la centrale Bruce.

« Nous butons contre des couches superposées de malhonnêteté. La commission fédérale s’est alliée à l’industrie nucléaire pour se hâter d’aller de l’avant avec des technologies non testées de stockage de déchets qui, au dire d’OPG, sont gérés sans danger là où ils sont. On veut aussi continuer à ignorer certains des déchets les plus vulnérables et les plus nocifs, à savoir le réacteur arrêté d’ÉACL à la centrale de Douglas Point. »

Le projet d’OPG propose le stockage dans des couches géologiques profondes de 200 000 m3 de déchets radioactifs à faible et moyenne activité produits par l’exploitation du réacteur, dans une série de cavernes souterraines taillées dans du calcaire. Dans les semaines précédant le début des audiences publiques en septembre 2013, OPG a reconnu publiquement son intention de doubler les quantités prévues en ajoutant les déchets de déclassement, y compris les composants radioactifs des réacteurs et les matériaux et débris contaminés des bâtiments. OPG demanderait une modification du permis une fois le projet initial approuvé.

« Il y a un point sur lequel la commission d’examen n’a pas tort : le plan d’enfouissement d’OPG est susceptible de créer un précédent et d’appuyer le mouvement de stockage des déchets nucléaires hautement radioactifs. Nous avons toujours perçu ce projet comme le ballon d’essai de l’industrie nucléaire pour l’enfouissement des déchets », affirme Brennain Lloyd, un porte-parole de Northwatch.

OPG détient aussi une participation majoritaire dans la Société de gestion des déchets nucléaires (SGDN), une association qui réunit les services publics des provinces qui exploitent des réacteurs nucléaires. La SGDN évalue actuellement neuf communautés afin de déterminer s’il est possible d’y établir des sites d’enfouissement de déchets radioactifs de haute activité. Six des collectivités se trouvent dans le nord de l’Ontario et trois à proximité de la centrale de Bruce.

« Il faut isoler ces déchets de l’environnement pendant plusieurs centaines de milliers d’années; il est insensé de les enfouir dans du calcium juste à côté du lac Huron », affirme Kevin Kamps, un expert en déchets radioactifs avec le groupe Beyond Nuclear, basé aux États-Unis.

« Pendant les audiences, des experts d’OPG ont affirmé que le lac Huron est assez grand pour neutraliser les déchets radioactifs qui s’écouleraient des dépôts de stockage. Qu’une commission fédérale en pleine audience accepte que l’utilisation des Grands Lacs pour neutraliser la pollution radioactive constitue une solution aux problèmes de gestion des déchets de l’industrie nucléaire enlève toute crédibilité à son rapport. »

La Première Nation de Saugeen Ojibway, la Première Nation d’Anishnabek et l’Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent ont également publié des déclarations pendant la semaine pour exprimer leur opposition au projet et leur préoccupation au sujet des conclusions de la commission d’examen conjoint.

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Pour commentaires, s’adresser à :
Eugene Bourgeois tél. 519 368-5354
Brennain Lloyd tél. 705 497 0373, cell 705 493 9650
Kevin Kamps tél. 240 462-3216

Lettre ouverte au gouvernement de l’Ontario Rejetons le projet d’OPG d’enfouir des déchets nucléaires dans de profondes cavernes souterraines à proximité du lac Huron 14 mai 2015 (PDF)
Document d’information (PDF)
Rapport de la commission d’examen conjoint, 6 mai 2015

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