Des groupes environnementalistes demandent au tribunal de mettre fin à la construction de nouveaux réacteurs à Darlington

Toronto – Greenpeace Canada et l’Association canadienne du droit de l’environnement (ACDE) ont demandé à la Cour fédérale d’annuler le permis récemment délivré à Ontario Power Generation (OPG) pour préparer l’emplacement de Darlington au projet de construction de nouveaux réacteurs nucléaires.

« Nous voulons nous assurer que les lois canadiennes sur la protection de l’environnement sont respectées avant que le gouvernement de l’Ontario puisse aller de l’avant avec la construction de nouveaux réacteurs. À notre avis, aucune pelle ne devrait s’enfoncer dans le sol avant que le besoin de nouveaux réacteurs, leurs impacts sur l’environnement et des solutions de rechange n’aient été pleinement pris en compte par une participation active du public », a déclaré Theresa McClenaghan, directrice exécutive de l’ACDE.

Le 17 août 2012, la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) a délivré à OPG un permis de dix ans pour entreprendre diverses activités sur le site visant à faciliter la construction et l’exploitation de nouveaux réacteurs. En réponse, Greenpeace Canada et l’ACDE ont entamé cette semaine une application juridique qui demande à la Cour fédérale de déclarer le permis pour préparer l’emplacement illégal et d’interdire toute activité de préparation liée à ce projet. Les avocats-conseils d’Ecojustice et l’ACDE représentent Greenpeace Canada et l’ACDE dans cette affaire.

Les groupes soutiennent entre autres qu’avant la délivrance du permis, la CCSN a omis de s’assurer qu’une évaluation environnementale a été réalisée dans le respect intégral de la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale (LCEE). Les préoccupations des organismes au sujet de sa non-conformité ont déjà été soulevées dans une application juridique entamée en 2011 par Greenpeace Canada, l’ACDE ainsi que les organismes Northwatch et Lake Ontario Waterkeepers relativement à l’audience sur l’évaluation environnementale menée par la commission d’examen conjoint.

Ces quatre organismes sont toujours en attente d’une date d’audience pour cette application, mais, dans l’intervalle, la CCSN a accordé le permis de préparation de l’emplacement. « Il est ridicule de constater que la province soit toujours désireuse d’aller de l’avant avec de nouveaux réacteurs alors que la semaine dernière le Japon a décidé d’éliminer progressivement ses réacteurs nucléaires à la suite de la catastrophe de Fukushima. Les autorités canadiennes devraient prendre les risques nucléaires aussi sérieusement que le gouvernement japonais et respecter la Loi canadienne sur la protection de l’environnement », a déclaré Shawn-Patrick Stensil, analyste nucléaire de Greenpeace Canada.

La semaine dernière, le gouvernement du Japon s’est engagé à éliminer la totalité de ses centrales nucléaires d’ici 2030. L’Allemagne, la Belgique et la Suisse ont également décidé d’abandonner l’énergie nucléaire après la catastrophe de Fukushima.

En 2006, le gouvernement de l’Ontario a chargé OPG de planifier la construction de nouveaux réacteurs à Darlington, ce qui a déclenché un examen environnemental fédéral. Plus tôt cette année, le gouvernement de l’Ontario a permis à OPG de verser à SNC-Lavalin et Westinghouse 26 millions de dollars uniquement pour préparer des estimations de coûts pour la construction de deux nouveaux réacteurs à Darlington. Ces estimations sont attendues en 2013. Le gouvernement de l’Ontario a suspendu l’achat de nouveaux réacteurs en 2009 en raison de coûts qui auraient pu dépasser les 26 milliards de dollars.

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Pour plus d’informations
Shawn-Patrick Stensil, analyste nucléaire, Greenpeace, 416-884-7053
Theresa McClenaghan, directrice exécutive de l’ACDE, 416-960-2284, poste 219