Le plan de croissance et les plans nucléaires de la province sur une trajectoire de collision

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Sep 27 2016

(Toronto) – Les groupes environnementaux ont demandé aujourd’hui au ministre des Affaires municipales, Bill Mauro, de respecter les lignes directrices internationales en matière de sécurité et de protéger le public en limitant la croissance de la population autour des dix réacteurs nucléaires vieillissants exploités dans la région en pleine croissance du grand Toronto (RGT).

« Les plans de croissance du gouvernement mettent la sécurité du public en danger. Le fait d’encourager la croissance de la population autour de réacteurs nucléaires rend difficile l’évacuation des gens en cas d’accident de niveau Fukushima », a déclaré Jacqueline Wilson, conseillère juridique de l’Association canadienne du droit de l’environnement (ACDE).

L’ACDE, Durham Nuclear Awareness (ADN) et Greenpeace estiment que le gouvernement a ignoré les normes internationales de sécurité, la catastrophe de Fukushima et les conseils répétés d’experts au cours des trente dernières années, qui affirment unanimement que les fortes densités de population vont nuire à la capacité de la province à évacuer le public en toute sécurité en cas d’accident nucléaire.

L’Ontario encourage la croissance résidentielle au centre-ville de Pickering et d’Oshawa, qui sont toutes deux situées à moins de 10 kilomètres des centrales nucléaires vieillissantes de Pickering et de Darlington. L’accident de Fukushima a provoqué l’évacuation d’une zone de 20 km autour de la centrale.

Ces groupes sont préoccupés par le décalage entre les politiques de croissance du gouvernement et sa récente décision de prolonger la vie des réacteurs de Pickering et de Darlington. Le mois prochain, Ontario Power Generation commencera un projet de 12 milliards $ sur des dizaines d’années pour réparer les réacteurs de Darlington afin de les maintenir en service jusqu’au milieu du siècle.

« Les plans de croissance de l’Ontario sont sur une trajectoire de collision avec ses plans pour maintenir les centrales nucléaires en service à Pickering et à Darlington. Le fait d’avoir des réacteurs en service dans la RGT était une mauvaise idée au départ, mais d’encourager ensuite la croissance à leur proximité est une pure folie », a déclaré Shawn-Patrick Stensil, analyste principal des questions énergétiques à Greenpeace.

En se prévalant des droits établis par la Charte des droits environnementaux de l’Ontario, les groupes ont officiellement demandé au ministère de revoir ses politiques actuelles relatives à la croissance et à l’utilisation des terres, y compris la Loi sur les zones de croissance. La province dispose de trois mois pour répondre.

Un article publié ce mois-ci par un groupe de spécialistes européens des risques dans la revue Risk Analysis estime qu’un autre accident à l’échelle de Fukushima se produira quelque part dans le monde au cours du prochain siècle.

Malgré sa responsabilité pour la sécurité publique, l’Ontario n’a pas encore modernisé ses plans d’urgence hors site nucléaire cinq ans après Fukushima.

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Renseignements :
Shawn-Patrick Stensil, analyste principal des questions énergétiques, Greenpeace, 416 884-7053, shawn.patrick.stensil@greenpeace.org
Jacqueline Wilson, conseillère juridique, ACDE, 416 960- 2284, poste 7213, jacqueline@cela.ca

La demande complète de révision (en anglais seulement) déposée en vertu de la Charte des droits environnementaux de l’Ontario est accessible ici.