Déc 02 2013
Dans une lettre publiée aujourd’hui (en anglais seulement), plus de 200 scientifiques et plus de 100 organismes des domaines du travail et de la santé (dont l’ACDE) provenant de 36 pays condamnent fermement les tentatives des organisations de l’industrie de l’amiante de promouvoir l’utilisation de l’amiante chrysotile en Inde. Destinée au ministre de la Santé Sh Gulam Nabi Azad, au ministre du Travail Sh Sis Ram Ola et au ministre de l’Environnement Ms Jayanthi Natarajan, la lettre indique que l’industrie de l’amiante a pour mission d’améliorer ses profits et réclame auprès du gouvernement national de l’Inde de donner priorité à la santé de sa population plutôt qu’aux intérêts particuliers de l’industrie de l’amiante.
« L’Association internationale de l’amiante chrysotile et l’Asbestos Cement Products Manufacturers’ Association of India (ACPMA) diffusent des renseignements trompeurs et dangereux sur l’amiante chrysotile qui causeront de la souffrance et la mort pour les années à venir », s’exprime Dr Joseph LaDou, président émérite, division de la médecine du travail et de l’environnement, école de médecine de l’Université de la Californie aux États-Unis.
« Ces entreprises affirment que les études scientifiques démontrent que l’amiante chrysotile n’est pas dangereuse », lance professeur Luiz Augusto Facchini, département de médecine sociale, Universidade Federal de Pelotas, Brésil. « Cette déclaration est tout à fait fausse. Le Centre international de recherche sur le cancer et l’Organisation mondiale de la santé, ainsi que beaucoup d’autres organismes scientifiques, ont demandé de mettre fin à l’utilisation de l’amiante chrysotile afin de prévenir d’autres épidémies mortelles de maladies liées à l’amiante. »
« Bien que certains scientifiques alliés et financés par l’industrie de l’amiante nient les risques associés à l’amiante chrysotile et favorisent son utilisation, aucun organisme scientifique réputé dans le monde ne soutient cette position », remarque Dr Fernand Turcotte, professeur émérite de médecine préventive et santé publique, Université de Laval, Québec, Canada.
Face au désastre sur le plan de la santé publique causé par l’amiante, 54 pays industrialisés ont banni l’utilisation de l’amiante. L’industrie de l’amiante, dans le but d’assurer ses profits, vise ses ventes dans les pays asiatiques. Seuls six d’entre eux (la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Vietnam, la Thaïlande et le Sri Lanka) représentent 70 % de la consommation mondiale de l’amiante.
L’Inde est le plus grand importateur d’amiante au monde, avec des importations qui s’élèvent de 253 382 tonnes en 2006 à 473 240 tonnes en 2012, soit une hausse de 186 %. « Ces quantités importantes d’amiante qu’on utilise dans les foyers et les écoles partout en Inde, constituent une bombe à retardement mortelle qui continuera d’entraîner la souffrance et la mort pour des années à venir », souligne Dr V. Murlidhar, Commission d’indemnisation des victimes de la pneumoconiose, TN Trust, Royaume-Uni et chirurgien traumatologue, Mumbai, Inde.
En raison de l’utilisation accrue de l’amiante en Asie, les spécialistes en matière d’amiante, Dr G.V. Le et Dr K. Takahashi lancent un avertissement : « Nous verrons une hausse des cas de maladies associées à l’amiante en Asie au cours des prochaines décennies. Non seulement les pays asiatiques devraient cesser d’utiliser l’amiante, ils doivent aussi se préparer en cas d’épidémie imminente de maladies associées à l’amiante. »
Plus tôt cette année, Dr David Bernstein, un des conférenciers « éminents » à sa prochaine conférence, a été reconnu coupable par un tribunal de New York d’avoir commis une fraude potentielle en publiant des études scientifiques financées et contrôlées par une entreprise de produits à base d’amiante.
Dans le cas d’une étude menée en 2012 par l’Institut national de la santé au travail portant sur les risques pour la santé et l’environnement causés par l’utilisation de l’amiante chrysotile au pays, qui a été commandée par le ministre des produits chimiques et pétrochimiques, l’indépendance de cette étude a été ternie par la participation de l’industrie de l’amiante en arrière-scène.
Alors qu’il commentait cette étude, Dr Arthur Frank, professeur de santé publique, Drexel University, États-Unis a déclaré : « Cette étude est si erronée qu’on ne saurait par où commencer. L’énoncé qui est peut-être le plus accablant de ce document se trouve à la page 106 : tous les travailleurs portaient un équipement de protection, notamment un morceau de tissu comme masque. Qui peut bien croire qu’un morceau de tissu peut servir d’équipement protecteur? »
Nous réclamons auprès des trois ministres du gouvernement de rejeter la propagande discréditée d’une industrie ternie, irresponsable et de faire preuve de leadership en respectant les recherches scientifiques fiables et la protection de la santé. Nous demandons au gouvernement national d’adopter une politique éclairée et d’appuyer la recommandation de l’OMS en cessant l’utilisation de l’amiante en Inde.
PERSONNES-RESSOURCES :
Mohit Gupta, Occupational and Environmental Health Network of India, oehni.del@gmail.com
Krishnendu Mukherjee, avocat, tublumukherjee@yahoo.co.uk
Madhumita Dutta, Occupational and Environmental Health Network of India, madhudutta.new@gmail.com
Les promoteurs de la santé demandent au gouvernement indien de cesser l’utilisation de l’amiante
Dans une lettre publiée aujourd’hui (en anglais seulement), plus de 200 scientifiques et plus de 100 organismes des domaines du travail et de la santé (dont l’ACDE) provenant de 36 pays condamnent fermement les tentatives des organisations de l’industrie de l’amiante de promouvoir l’utilisation de l’amiante chrysotile en Inde. Destinée au ministre de la Santé Sh Gulam Nabi Azad, au ministre du Travail Sh Sis Ram Ola et au ministre de l’Environnement Ms Jayanthi Natarajan, la lettre indique que l’industrie de l’amiante a pour mission d’améliorer ses profits et réclame auprès du gouvernement national de l’Inde de donner priorité à la santé de sa population plutôt qu’aux intérêts particuliers de l’industrie de l’amiante.
« L’Association internationale de l’amiante chrysotile et l’Asbestos Cement Products Manufacturers’ Association of India (ACPMA) diffusent des renseignements trompeurs et dangereux sur l’amiante chrysotile qui causeront de la souffrance et la mort pour les années à venir », s’exprime Dr Joseph LaDou, président émérite, division de la médecine du travail et de l’environnement, école de médecine de l’Université de la Californie aux États-Unis.
« Ces entreprises affirment que les études scientifiques démontrent que l’amiante chrysotile n’est pas dangereuse », lance professeur Luiz Augusto Facchini, département de médecine sociale, Universidade Federal de Pelotas, Brésil. « Cette déclaration est tout à fait fausse. Le Centre international de recherche sur le cancer et l’Organisation mondiale de la santé, ainsi que beaucoup d’autres organismes scientifiques, ont demandé de mettre fin à l’utilisation de l’amiante chrysotile afin de prévenir d’autres épidémies mortelles de maladies liées à l’amiante. »
« Bien que certains scientifiques alliés et financés par l’industrie de l’amiante nient les risques associés à l’amiante chrysotile et favorisent son utilisation, aucun organisme scientifique réputé dans le monde ne soutient cette position », remarque Dr Fernand Turcotte, professeur émérite de médecine préventive et santé publique, Université de Laval, Québec, Canada.
Face au désastre sur le plan de la santé publique causé par l’amiante, 54 pays industrialisés ont banni l’utilisation de l’amiante. L’industrie de l’amiante, dans le but d’assurer ses profits, vise ses ventes dans les pays asiatiques. Seuls six d’entre eux (la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Vietnam, la Thaïlande et le Sri Lanka) représentent 70 % de la consommation mondiale de l’amiante.
L’Inde est le plus grand importateur d’amiante au monde, avec des importations qui s’élèvent de 253 382 tonnes en 2006 à 473 240 tonnes en 2012, soit une hausse de 186 %. « Ces quantités importantes d’amiante qu’on utilise dans les foyers et les écoles partout en Inde, constituent une bombe à retardement mortelle qui continuera d’entraîner la souffrance et la mort pour des années à venir », souligne Dr V. Murlidhar, Commission d’indemnisation des victimes de la pneumoconiose, TN Trust, Royaume-Uni et chirurgien traumatologue, Mumbai, Inde.
En raison de l’utilisation accrue de l’amiante en Asie, les spécialistes en matière d’amiante, Dr G.V. Le et Dr K. Takahashi lancent un avertissement : « Nous verrons une hausse des cas de maladies associées à l’amiante en Asie au cours des prochaines décennies. Non seulement les pays asiatiques devraient cesser d’utiliser l’amiante, ils doivent aussi se préparer en cas d’épidémie imminente de maladies associées à l’amiante. »
Plus tôt cette année, Dr David Bernstein, un des conférenciers « éminents » à sa prochaine conférence, a été reconnu coupable par un tribunal de New York d’avoir commis une fraude potentielle en publiant des études scientifiques financées et contrôlées par une entreprise de produits à base d’amiante.
Dans le cas d’une étude menée en 2012 par l’Institut national de la santé au travail portant sur les risques pour la santé et l’environnement causés par l’utilisation de l’amiante chrysotile au pays, qui a été commandée par le ministre des produits chimiques et pétrochimiques, l’indépendance de cette étude a été ternie par la participation de l’industrie de l’amiante en arrière-scène.
Alors qu’il commentait cette étude, Dr Arthur Frank, professeur de santé publique, Drexel University, États-Unis a déclaré : « Cette étude est si erronée qu’on ne saurait par où commencer. L’énoncé qui est peut-être le plus accablant de ce document se trouve à la page 106 : tous les travailleurs portaient un équipement de protection, notamment un morceau de tissu comme masque. Qui peut bien croire qu’un morceau de tissu peut servir d’équipement protecteur? »
Nous réclamons auprès des trois ministres du gouvernement de rejeter la propagande discréditée d’une industrie ternie, irresponsable et de faire preuve de leadership en respectant les recherches scientifiques fiables et la protection de la santé. Nous demandons au gouvernement national d’adopter une politique éclairée et d’appuyer la recommandation de l’OMS en cessant l’utilisation de l’amiante en Inde.
PERSONNES-RESSOURCES :
Mohit Gupta, Occupational and Environmental Health Network of India, oehni.del@gmail.com
Krishnendu Mukherjee, avocat, tublumukherjee@yahoo.co.uk
Madhumita Dutta, Occupational and Environmental Health Network of India, madhudutta.new@gmail.com
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