L’Ontario n’est pas prêt à faire face à une urgence nucléaire dans les Grands Lacs

Mai 18 2017

(Toronto) – Plus de 40 organismes d’intérêt public demandent au gouvernement Wynne de combler les lacunes et de corriger les défauts dans les plans d’intervention en cas d’urgence nucléaire en Ontario qui laissent les citoyens vulnérables advenant un accident nucléaire dans les Grands Lacs.

« Plus de la moitié des Ontariens vivent près d’une station nucléaire qui pourrait être endommagée s’il survenait un accident, et l’Ontario n’est pas prêt à faire face à une situation d’urgence nucléaire de grande envergure sur les Grands Lacs », dit Shawn-Patrick Stensil, analyste principal des questions énergétiques chez Greenpeace.

Les organismes, qui regroupaient des agriculteurs, des infirmières et des groupes de défense de l’environnement, ont envoyé à la ministre de la Sécurité communautaire Marie-France Lalonde une déclaration énonçant leurs attentes quant à la rectification des lacunes dans les plans d’urgence actuels de la province.

Selon ces groupes, ces plans exposent les Ontariens à des risques en ne prévoyant aucune mesure d’évacuation à grande échelle pour la région du Grand Toronto, aucune source de rechange pour l’eau potable en cas de contamination de l’eau des Grands Lacs et aucun soutien pour les communautés vulnérables à la suite d’un accident à grande échelle.

« Tant que le gouvernement n’aura pas pris la décision prudente de fermer les centrales nucléaires de l’Ontario, la province doit réduire les graves risques que représente l’énergie nucléaire pour notre population en élaborant un plan d’urgence détaillé en cas d’accident nucléaire. Le personnel infirmier doit participer pleinement à la planification des mesures, étant donné qu’une bonne partie de la responsabilité des soins en cas de sinistre repose sur nous », ajoute Doris Grinspun, directrice générale de l’Association des infirmières et infirmiers autorisés de l’Ontario.

Bien que la ministre de la Sécurité communautaire ait promis en 2013 une participation accrue du public en ce qui a trait aux mesures d’intervention en cas d’accident nucléaire, depuis cette date, le gouvernement s’est, à toutes fins pratiques, soustrait à l’examen du public, choisissant plutôt de consulter à huis clos les exploitants des réacteurs.

Afin de contrer l’influence des lobbyistes de l’industrie, les organismes pressent le gouvernement d’appliquer sa politique du Gouvernement ouvert à la planification des mesures d’urgence nucléaire et d’exiger des examens publics réguliers, y compris la modélisation d’accidents, en vue d’évaluer l’adéquation des mesures d’intervention d’urgence hors site.

Après avoir consulté l’industrie dans la foulée de la catastrophe de Fukushima il y a six ans, le gouvernement a invité lundi le public à se prononcer sur les changements proposés aux plans d’intervention en cas d’urgence nucléaire. Selon les groupes, les changements proposés n’aident pas vraiment à accroître la sécurité du public.

« Prévoir le pire des scénarios est essentiel pour assurer une planification responsable des mesures d’urgence et la sécurité des personnes et des familles. Nous demandons à la première ministre Kathleen Wynne de mettre en place des plans de mesures d’urgence nucléaire robustes et de calibre mondial qui nous protègent tous », déclare Theresa McClenaghan, directrice générale de l’Association canadienne du droit de l’environnement.

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Pour plus de renseignements :
Shawn-Patrick Stensil, analyste principal des questions énergétiques, Greenpeace, 416 884 7053 [français/anglais]
Marion Zych, directrice des communications, Association des infirmières et infirmiers autorisés de l’Ontario, 647 406 5605
Theresa McClenaghan, directrice générale, Association canadienne du droit de l’environnement, 416 662 8341

On peut voir la déclaration résumant les recommandations visant à corriger les faiblesses des plans d’intervention en cas d’urgence nucléaire de l’Ontario ici (en anglais seulement). Visionner la conférence de presse ici (en anglais) : Visionner la conférence de presse ice (en anglais):