Des déchets dangereux sous vos pieds Aux États-Unis, au Canada et dans d’autres pays développés, les sous-tapis vendus aux consommateurs contiennent des produits chimiques dangereux qui peuvent endommager le système nerveux, surtout celui des enfants et des tout-petits Communiqué de presse tiré de l’International POPs Elimination Network

Communiqué de presse tiré de l’International POPs Elimination Network

Avr 25 2011

Genève, Suisse – Dans ce qui constitute la première étude de son genre accessible au public, on a prouvé qu’un type de sous tapis, couramment vendu aux États-Unis et dans d’autres pays développés, contient des niveaux de produits chimiques ignifugeants qui soulèvent des inquiétudes sur la santé humaine. Les substances, en l’occurrence le pentaBDE et l’octaBDE, sont semblables aux BPC quant à leur structure et à leurs effets toxiques.

L’étude menée par l’IPEN, un organisme international abordant les questions liées aux produits chimiques toxiques, a examiné les niveaux de polybromodiphényléthers (PBDE) dans les sous-tapis en mousse couramment utilisés dans les pays développés, dont les États-Unis. Les sous-tapis qui sont les plus susceptibles de renfermer ces produits chimiques sont multicolores.

Deux des ignifugeurs, soit le pentaBDE et l’octaBDE, ont été récemment ajoutés à la liste de la Convention de Stockholm en vue de les éliminer totalement dans plus de 170 pays.

Un de ces produits chimiques, ou les deux, se trouvait dans 23 des 26 échantillons (88 %) de sous-tapis en mousse du Canada, de la Hongrie et des États-Unis. La moitié des échantillons contenaient des composantes de pentaBDE à des niveaux dépassant la limite indicative de déchets dangereux établie par la législation de l’Union européenne. Quant aux composantes de l’octaBDE, 46 % des échantillons dépassaient la limite.

Le pentaBDE et l’octaBDE se propagent sous forme de poussière et posent des dangers importants pour les enfants ainsi que les tout-petits. On a trouvé chez ceux qui recyclaient la mousse et qui installaient des tapis une présence de ces produits chimiques dix fois plus grande que chez toute autre personne. Selon le comité d’experts de la Convention, le pentaBDE est lié à la toxicité reproductive, à la toxicité pour le développement neurologique et aux effets nocifs sur les hormones thyroïdiennes. On compte parmi les dangers de l’octaBDE, la neurotoxicité tardive et l’immunotoxicité.

Ces deux substances sont inscrites à la liste du traité visant leur élimination totale mais les gouvernements ont accordé une exemption qui permettrait le recyclage de la mousse et des produits en plastique qui les contiendraient. Aux États-Unis, les BPC sont interdits et une entente volontaire a été conclue avec les fabricants afin d’arrêter la production du pentaBDE et de l’octaBDE. Or, la faille qui permet le recyclage de matériaux contenant ces substances sous forme de nouveaux produits de consommation reste en vigueur.

« Il est dangereux de permettre la présence des produits chimiques toxiques recyclés tels que le pentaBDE et l’octaBDE dans nos produits de consommation; cette situation nuit à l’intégrité de la Convention de Stockholm », explique Dr Olga Speranskaya, coprésidente de l’IPEN. « Nos salons ne devraient pas être un site de déchets dangereux. »

Les gouvernements du monde entier décideront s’il faudra continuer de permettre le recyclage de matériaux contenant ces substances à la 5e Conférence des parties de la Convention de Stockholm, tenue du 25 au 29 avril prochain.

L’étude est également disponible ici : http://ipen.org/ipenweb/pops/cop5.html L’IPEN, http://www.ipen.org, est un réseau international unissant plus de 700 organismes des domaines de la santé et de l’environnement (dont l’ACDE) œuvrant dans 109 pays.

L’IPEN appuie les efforts aux échelles locale, régionale, nationale et internationale dans le but de protéger la santé humaine et l’environnement des méfaits causés par l’exposition à tous les produits chimiques.