Des environnementalistes devant les tribunaux pour mettre un terme aux nouveaux réacteurs nucléaires de l’Ontario

Sep 29 2011

Toronto, le 29 septembre 2011 — Des groupes environnementaux ont demandé à la cour fédérale d’empêcher les agences gouvernementales d’approuver la construction de nouveaux réacteurs nucléaires à Darlington jusqu’à ce qu’une évaluation environnementale soit complétée et qui prouverait que le projet n’aura aucun effet nocif sur l’environnement ou la santé humaine tel qu’exigé par la loi.

« La catastrophe nucléaire de Fukushima a servi d’avertissement au monde entier sur les risques que pose l’énergie nucléaire, mais ici au Canada, les autorités agissent comme si ces risques n’existent pas. À la lumière de Fukushima, les lois canadiennes sur la protection de l’environnement doivent être respectées avant que le prochain gouvernement de l’Ontario puisse poursuivre la construction des nouveaux réacteurs », déclare Shawn-Patrick Stensil, un analyste en matière d’énergie nucléaire de Greenpeace.

Les avocats d’Ecojustice et de l’Association canadienne du droit de l’environnement (ACDE), représentant Greenpeace Canada, Lake Ontario Waterkeeper, l’ACDE et Northwatch, ont déposé une demande d’examen judiciaire auprès de la Cour fédérale du Canada. On y indique que l’évaluation environnementale fédérale des nouveaux réacteurs comporte des lacunes pour différentes raisons, notamment les suivantes :

  • elle n’examine pas de réacteur ou de technologie de refroidissement de l’eau en particulier;
  • elle ne tient pas compte des effets environnementaux à long terme des déchets radioactifs; et
  • elle ne se penche pas sur des solutions de rechange au projet, notamment l’énergie verte.

« La demande laisse entendre que la commission fédérale responsable de l’évaluation n’a pas su recueillir les preuves requises pour évaluer la nécessité du projet, les solutions de rechange et les effets environnementaux possibles, contrairement aux exigences de la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale », souligne Richard Lindgren, avocat de l’ACDE.

Conformément aux directives du gouvernement de l’Ontario, la OPG a présenté une proposition de construction de quatre nouveaux réacteurs, tout au plus, à la centrale de Darlington, à Clarington, en Ontario. Le mois dernier, la Commission d’examen conjoint a publié son rapport sur cette proposition indiquant qu’aucun effet nocif important sur l’environnement n’était prévisible. La commission a toutefois constaté de nombreuses lacunes en matière d’information et d’analyse qui doivent être évaluées avant la mise en branle du projet.

« Aucune pelle ne doit pénétrer le sol d’ici à ce que toutes les lacunes soient comblées, que toutes les mesures soient prises pour assurer la santé et la sécurité des Ontariens et Ontariennes », indique John Swaigen, avocat à l’emploi d’Ecojustice. « C’est la première fois que nous voyons un nouveau réacteur nucléaire assujetti aux lois modernes d’évaluation environnementale et nous tenons à ce que ce soit fait convenablement. » «

Le lac Ontario est bien trop précieux pour justifier un examen environnemental si inadéquat », lance Mark Mattson, président de Lake Ontario Waterkeeper. « Neuf millions de personnes dépendent de ce lac pour leur eau potable. Des milliards de poissons, d’œufs et de larves trouvent refuge dans ses eaux. Il est de notre devoir de les protéger et un examen judiciaire fait partie intégrante de cette protection. »

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Source :
Richard Lindgren, Association canadienne du droit de l’environnement 613-385-1686
John Swaigen, avocat | Ecojustice 416-368-7533, poste 25
Mark Mattson, président | Lake Ontario Waterkeeper 416-861-1237
Shawn-Patrick Stensil, analyste en matière d’énergie nucléaire | Greenpeace 416-884-7053 (anglais/français)