Sep 24 2013
TORONTO — Des groupes de défense de l’environnement veulent que la ministre fédérale de la Santé Rona Ambrose reconsidère la décision de Santé Canada de renouveler l’homologation pour une utilisation sur les fruits, les pommes de terre et le gazon en plaques d’un pesticide dont l’usage est rigoureusement restreint en Europe et qui est lié à la mortalité massive d’abeilles au Canada.
Les avocats de l’Association canadienne du droit de l’environnement et d’Ecojustice ont déposé un avis d’opposition (en anglais uniquement) auprès de la ministre de la Santé au nom du Sierra Club du Canada, du Wilderness Committee, de la Fondation David Suzuki et d’Équiterre. L’opposition porte sur la décision récente de Santé Canada de renouveler l’homologation de la clothianidine, un pesticide néonicotinoïde toxique pour les abeilles, qui, selon les organisations, devrait être interdit au Canada.
Ces deux dernières années, la mortalité massive des abeilles signalée au Manitoba, en Ontario et au Québec a été mise en relation avec l’emploi de pesticides néonicotinoïdes. Par ailleurs, une littérature scientifique de plus en plus abondante documente les effets néfastes des néonicotinoïdes sur le comportement des abeilles en matière de recherche de nourriture et de retour à la ruche ainsi que sur leurs fonctions métabolique, immunitaire et reproductrice.
Cette année, l’Union européenne a rigoureusement restreint l’utilisation de quatre pesticides néonicotinoïdes, dont la clothianidine, en raison du risque qu’ils présentent pour la santé des abeilles. Le 13 septembre, reconnaissant que ces pesticides sont nocifs pour les abeilles, Santé Canada a sollicité les observations du public sur des mesures proposées pour atténuer les effets de l’utilisation des semences de maïs et de soja traitées aux néonicotinoïdes. Selon les groupes de défense de l’environnement, cela ne suffit toutefois pas : il faut une interdiction totale de tous les usages agricoles de la clothianidine.
« Une commission d’examen est nécessaire pour garantir que le bien-fondé du maintien par le Canada de l’approbation de l’utilisation de ce pesticide a fait l’objet d’une évaluation scientifique objective, a indiqué Elaine MacDonald, scientifique principale chez Ecojustice. Pour protéger les populations d’abeilles, la ministre de la Santé doit reconsidérer les éléments probants disponibles, qui suggèrent une interdiction totale. »
Conformément à la Loi sur les produits antiparasitaires, la ministre de la Santé peut, en réponse à un avis d’opposition, constituer une commission pour examiner la décision. La commission formule alors une recommandation indiquant s’il y a lieu ou non d’annuler la décision. Si la commission est constituée, les groupes de défense de l’environnement auront le droit d’expliquer les raisons de leur opposition. Si la ministre rejette l’opposition, elle devra s’en expliquer par écrit.
« Les dix longues années qu’il a fallu au gouvernement pour réclamer à l’industrie toutes les données sur l’existence ou non d’une toxicité à long terme de la clothianidine pour les abeilles pourraient laisser penser que le gouvernement veut faire des abeilles une espèce en voie de disparition, a souligné Joseph F. Castrilli, avocat à l’Association canadienne du droit de l’environnement. Les Canadiens et les Canadiennes ont le droit d’être mieux protégés par le droit fédéral sur les pesticides. »
Environ 90 % des plantes à fleurs ont besoin des pollinisateurs pour subsister. Les abeilles mellifères sont peut-être les pollinisateurs les plus connus, mais leurs congénères indigènes sauvages jouent un rôle essentiel dans la reproduction des plantes et la production alimentaire. Le déclin des pollinisateurs sauvages pourrait être une menace encore plus alarmante pour les récoltes que la disparition de l’abeille mellifère.
John Bennett, directeur exécutif du Sierra Club du Canada, a précisé que l’enjeu ne se limitait pas aux abeilles. « Environ 35 % des aliments qui se trouvent sur nos tables dépendent de la pollinisation par les abeilles mellifères et d’autres insectes. C’est la raison pour laquelle Santé Canada doit agir. »
Joe Foy, directeur national de campagne au Wilderness Committee, indique que « ces dernières années, les populations indigènes de bourdons ont fortement décliné et certaines espèces ont purement et simplement disparu du Canada. C’est un recul effrayant de la biodiversité de notre pays. »
-30-
Avis d’opposition — Insecticides à base de clothianidine (le 19 septembre 2013) (en anglais uniquement)
Pour en savoir plus, veuillez communiquer avec :
Elaine MacDonald, Ph.D., scientifique principale | Ecojustice 416-368-7533, x527
Joseph Castrilli, avocat | Association canadienne du droit de l’environnement 416-960-2284, x218
John Bennett, directeur exécutif | Sierra Club du Canada 613-291-6888
Joe Foy, directeur national de campagne | Wilderness Committee 604-683-8220 (bureau); 604-880-2580 (cell.)
Nadine Bachand, chargée de projet | Équiterre 514-214-3287
Mara Kerry, directrice, science et politique | Fondation David Suzuki 604-732-4228, x1236
Des groupes de défense de l’environnement appellent la ministre de la Santé Rona Ambrose à agir contre un pesticide qui tue les abeilles
https://www.cela.ca/node/2715
Evidence links pesticide to massive bee deaths in Manitoba, Ontario and Quebec
TORONTO — Des groupes de défense de l’environnement veulent que la ministre fédérale de la Santé Rona Ambrose reconsidère la décision de Santé Canada de renouveler l’homologation pour une utilisation sur les fruits, les pommes de terre et le gazon en plaques d’un pesticide dont l’usage est rigoureusement restreint en Europe et qui est lié à la mortalité massive d’abeilles au Canada.
Les avocats de l’Association canadienne du droit de l’environnement et d’Ecojustice ont déposé un avis d’opposition (en anglais uniquement) auprès de la ministre de la Santé au nom du Sierra Club du Canada, du Wilderness Committee, de la Fondation David Suzuki et d’Équiterre. L’opposition porte sur la décision récente de Santé Canada de renouveler l’homologation de la clothianidine, un pesticide néonicotinoïde toxique pour les abeilles, qui, selon les organisations, devrait être interdit au Canada.
Ces deux dernières années, la mortalité massive des abeilles signalée au Manitoba, en Ontario et au Québec a été mise en relation avec l’emploi de pesticides néonicotinoïdes. Par ailleurs, une littérature scientifique de plus en plus abondante documente les effets néfastes des néonicotinoïdes sur le comportement des abeilles en matière de recherche de nourriture et de retour à la ruche ainsi que sur leurs fonctions métabolique, immunitaire et reproductrice.
Cette année, l’Union européenne a rigoureusement restreint l’utilisation de quatre pesticides néonicotinoïdes, dont la clothianidine, en raison du risque qu’ils présentent pour la santé des abeilles. Le 13 septembre, reconnaissant que ces pesticides sont nocifs pour les abeilles, Santé Canada a sollicité les observations du public sur des mesures proposées pour atténuer les effets de l’utilisation des semences de maïs et de soja traitées aux néonicotinoïdes. Selon les groupes de défense de l’environnement, cela ne suffit toutefois pas : il faut une interdiction totale de tous les usages agricoles de la clothianidine.
« Une commission d’examen est nécessaire pour garantir que le bien-fondé du maintien par le Canada de l’approbation de l’utilisation de ce pesticide a fait l’objet d’une évaluation scientifique objective, a indiqué Elaine MacDonald, scientifique principale chez Ecojustice. Pour protéger les populations d’abeilles, la ministre de la Santé doit reconsidérer les éléments probants disponibles, qui suggèrent une interdiction totale. »
Conformément à la Loi sur les produits antiparasitaires, la ministre de la Santé peut, en réponse à un avis d’opposition, constituer une commission pour examiner la décision. La commission formule alors une recommandation indiquant s’il y a lieu ou non d’annuler la décision. Si la commission est constituée, les groupes de défense de l’environnement auront le droit d’expliquer les raisons de leur opposition. Si la ministre rejette l’opposition, elle devra s’en expliquer par écrit.
« Les dix longues années qu’il a fallu au gouvernement pour réclamer à l’industrie toutes les données sur l’existence ou non d’une toxicité à long terme de la clothianidine pour les abeilles pourraient laisser penser que le gouvernement veut faire des abeilles une espèce en voie de disparition, a souligné Joseph F. Castrilli, avocat à l’Association canadienne du droit de l’environnement. Les Canadiens et les Canadiennes ont le droit d’être mieux protégés par le droit fédéral sur les pesticides. »
Environ 90 % des plantes à fleurs ont besoin des pollinisateurs pour subsister. Les abeilles mellifères sont peut-être les pollinisateurs les plus connus, mais leurs congénères indigènes sauvages jouent un rôle essentiel dans la reproduction des plantes et la production alimentaire. Le déclin des pollinisateurs sauvages pourrait être une menace encore plus alarmante pour les récoltes que la disparition de l’abeille mellifère.
John Bennett, directeur exécutif du Sierra Club du Canada, a précisé que l’enjeu ne se limitait pas aux abeilles. « Environ 35 % des aliments qui se trouvent sur nos tables dépendent de la pollinisation par les abeilles mellifères et d’autres insectes. C’est la raison pour laquelle Santé Canada doit agir. »
Joe Foy, directeur national de campagne au Wilderness Committee, indique que « ces dernières années, les populations indigènes de bourdons ont fortement décliné et certaines espèces ont purement et simplement disparu du Canada. C’est un recul effrayant de la biodiversité de notre pays. »
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Avis d’opposition — Insecticides à base de clothianidine (le 19 septembre 2013) (en anglais uniquement)
Pour en savoir plus, veuillez communiquer avec :
Elaine MacDonald, Ph.D., scientifique principale | Ecojustice 416-368-7533, x527
Joseph Castrilli, avocat | Association canadienne du droit de l’environnement 416-960-2284, x218
John Bennett, directeur exécutif | Sierra Club du Canada 613-291-6888
Joe Foy, directeur national de campagne | Wilderness Committee 604-683-8220 (bureau); 604-880-2580 (cell.)
Nadine Bachand, chargée de projet | Équiterre 514-214-3287
Mara Kerry, directrice, science et politique | Fondation David Suzuki 604-732-4228, x1236
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