L’ACDE appelle le gouvernement du Canada à ratifier sans tarder la Convention de Minamata sur le mercure

 

Oct 11 2013

Toronto — Après l’annonce de la signature par le Canada de la Convention de Minamata sur le mercure hier à Kumamoto, au Japon, l’Association canadienne du droit de l’environnement (ACDE) appelle le gouvernement du Canada à ratifier la Convention promptement et sans réserve pour protéger les Canadiens et les Canadiennes, les populations mondiales et l’environnement des expositions nocives au mercure.

Cette Convention est nécessaire pour réduire les émissions de mercure à l’échelle mondiale. « L’environnement et la population d’un bout à l’autre du Canada continuent de subir les effets négatifs du mercure malgré des décennies d’efforts pour réduire les taux de mercure, indique Fe de Leon, chercheuse à l’ACDE. C’est pourquoi la signature de la Convention par le Canada a une telle importance. Maintenant, pour mettre en application la Convention au Canada, il faut régler intégralement le problème des dépôts historiques de mercure et des sources existantes de mercure pour que le poisson de nos lacs puisse être consommé en toute sécurité par tous les Canadiens et pour que les personnes les plus vulnérables – enfants, fœtus en développement, femmes en âge de procréer, communautés autochtones, travailleurs et communautés qui mangent du poisson – soient protégées de l’exposition au mercure. L’étape suivante consiste pour nos parlementaires à mettre en œuvre des plans nationaux pour éliminer le mercure des produits de consommation et des processus industriels polluants existants. La réduction des répercussions du mercure sera bénéfique pour le Canada et le reste du monde. »

Les effets du mercure sont bien documentés. L’exposition au mercure a été associée à des effets graves sur la santé : effets sur le système nerveux et les fonctions thyroïdienne et hépatique, perte de mémoire, problèmes cardiovasculaires et autres. Les personnes les plus vulnérables à l’exposition au mercure sont les enfants, les fœtus en développement et les femmes.

En raison de la capacité du mercure à demeurer dans l’environnement et à s’accumuler dans la chaîne alimentaire, des taux de mercure non négligeables ont été mesurés au Canada dans le bassin des Grands Lacs ainsi que dans les régions du Haut-Arctique. Les sources de mercure qui subsistent au Canada sont attribuées à des rejets par le secteur des pâtes et papiers, les centrales électriques au charbon, la construction de barrages et des produits de consommation (p. ex. amalgames dentaires, lampes fluorescentes, vaccins).

La communauté mondiale de l’environnement continue à appeler à un renforcement du champ d’application de la Convention au moyen d’objectifs de réduction globale des émissions de mercure et d’une obligation pour les parties de préparer des plans d’action nationaux pour réduire le mercure. Actuellement, la Convention comprend une liste de produits contenant du mercure qui doivent être bannis d’ici 2020. L’ACDE encourage vivement le Canada à commencer à prendre des mesures pour interdire ces produits avant même l’échéance de la Convention.

« Le niveau actuel des rejets de mercure à l’échelle mondiale a des effets non négligeables sur la santé humaine et l’environnement, qui ne peuvent être combattus que par un engagement mondial. La participation à la Convention avec la communauté mondiale est un aspect important, mais le Canada doit également viser une production plus propre et élaborer des stratégies de remplacement pour réduire ses propres émissions de mercure », indique Theresa McClenaghan, directrice générale et conseillère de l’ACDE.

La Convention de Minamata sur le mercure (site de la Convention, en anglais) doit être ratifiée par 50 pays avant d’entrer en vigueur.

Texte de la Convention en français : http://www.mercuryconvention.org/Portals/11/documents/conventionText/Minamata%20Convention%20on%20Mercury_f.pdf
Voir la liste actuelle des signataires.

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Fe de Leon, chercheuse Tél. : 416-960-2284, poste 223 Courriel : deleonf@cela.ca