Reprendre possession du lac Ontario : le quai Gord Downie ouvre ses portes à Kingston

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J’étais l’une des centaines de personnes qui ont récemment assisté à l’inauguration officielle du  dans le parc Breakwater de Kingston.

Vue du quai Gord E. Downie depuis le parc Breakwater de Kingston (photo de R. Lindgren)

Quelques instants après la cérémonie d’inauguration, de nombreuses personnes (y compris moi-même) ont sauté du quai dans les eaux scintillantes du lac Ontario.

L’auteur saute du quai Gord E. Downie le 26 juillet 2018 (photo de L. Lindgren).

Dirigé par l’organisme Swim Drink Fish Canada et financé par une fondation privée, la ville de Kingston et le gouvernement fédéral, le projet de revitalisation du parc comportait l’amélioration de ses plages et de son accessibilité, la stabilisation de son littoral et son aménagement paysager.

Le parc s’étend sur plusieurs pâtés de maisons le long du parc urbain riverain de Kingston. Le quai en eau profonde a été nommé en l’honneur de Gord Downie, une vedette canadien (et un héros local), afin d’honorer son travail environnemental, particulièrement au sein de l’organisme Lake Ontario Waterkeeper.

L’auteur et Mark Mattson (à droite), membre de l’organisme Waterkeeper et président de Swim Drink Fish Canada, au quai Gord E. Downie (photo de L. Lindgren)

Deux jours après la cérémonie de dévoilement, des centaines d’habitants de la région ont participé à une baignade de groupe. On répertorie désormais le quai dans le Great Lakes Guide afin de diriger les visiteurs vers le nouveau joyau de Kingston.

La remarquable transformation du parc Breakwater est d’autant plus impressionnante lorsque l’on se souvient des graves problèmes de pollution de l’eau qui ont frappé Kingston au cours des dernières décennies.

Par exemple, en grandissant à Kingston, mes amis et moi avions l’habitude de pêcher l’achigan sur le quai (alors connu sous le nom de quai de la Commission des services publics, une ancienne structure délabrée). Cependant, nos parents nous avaient souvent avertis de ne pas plonger du quai. Cette mise en garde parentale (dont, en général, nous ne tenions pas compte) avait pour cause les problèmes de santé publique provoqués par les dérivations des stations d’épuration des eaux usées et les déversoirs d’orage le long du secteur riverain de Kingston.

En 2005, après une déviation massive de 52 millions de litres de débris d’eaux usées dans le lac et sur l’île Wolfe, l’ACDE a collaboré avec l’organisme Lake Ontario Waterkeeper afin de faire pression sur le gouvernement ontarien pour obtenir enfin des réformes provinciales relatives aux approbations des eaux usées.

À la suite de cette controverse, les fonctionnaires municipaux et le personnel des services publics de Kingston ont décidé de mettre en œuvre un certain nombre d’étapes clés pour régler le problème, notamment :

  • accélérer la séparation des égouts pluviaux et sanitaires de la ville;
  • construire de grandes installations de stockage souterraines pour intercepter et empêcher les eaux des déversoirs d’orage d’atteindre le lac;
  • établir un protocole pour informer le ministère de l’Environnement, les responsables des unités de santé publique et les villages en aval lorsque surviennent des déversements d’égouts ou des eaux des déversoirs d’orage.

À l’heure actuelle, les services publics de la municipalité de Kingston affichent par temps pluvieux des informations en temps réel sur ses sites Internet afin d’avertir ses habitants de l’endroit et du moment où surviennent des rejets d’eaux usées.