Posted by Theresa McClenaghan, directrice générale et conseillère juridique, ACDE on July 26, 2018
Dans la plupart des régions de l’Ontario, la vague de chaleur qui a sévi les premiers jours de juillet était insupportable. Pendant ce long weekend, bon nombre d’entre nous avaient la possibilité d’allumer leur climatiseur ou de s’évader dans leur résidence d’été. Cependant, pour les plus vulnérables d’entre nous, ces options n’étaient pas disponibles. À Montréal, 53 personnes ont succombé à cette chaleur extrême. À la mi-juillet, notre collègue Tracy Heffernan du Centre d’action pour la sécurité du revenu a déclaré à la radio, à l’émission The Current, que les personnes âgées à la santé fragile, les enfants ou les personnes souffrant de maladies chroniques et qui vivent dans des logements inadéquats lors de vagues de chaleur courent beaucoup plus de risques de succomber à la canicule.
Tous les modèles climatiques prévoient que ces événements augmenteront en fréquence, bien qu’il soit difficile de prédire les moments ou les endroits exacts où ils se produiront. Même si de telles vagues de chaleur se produisaient aussi dans le passé, leurs séquelles et leur fréquence potentiellement mortelles résultant des changements climatiques sont maintenant extrêmement préoccupantes. Elles sont particulièrement inquiétantes dans les climats humides où la combinaison de chaleur et d’humidité peut être très risquée pour les personnes qui ne peuvent se rafraîchir.
Tout cela pour dire qu’agir contre les changements climatiques n’est pas une option; c’est une obligation pour les générations futures et actuelles. La semaine dernière [le 20 juillet], j’ai eu le plaisir d’entendre le nouveau ministre ontarien de l’Environnement affirmer la même chose lors d’une entrevue avec Matt Galloway à l’émission d’information torontoise Metro Morning. Même s’il était clair que le gouvernement de l’Ontario mettait fin au programme de plafonnement et d’échange, il a également déclaré que les Ontariens s’attendaient à ce que le gouvernement prenne des mesures face aux changements climatiques et présente un plan d’action. L’ACDE aurait préféré que le nouveau gouvernement demande conseil avant de prendre la décision d’annuler le règlement sur le plafonnement et l’échange, déjà adopté par l’industrie. Nous croyons que ce règlement était obligatoire en vertu du Registre environnemental de l’Ontario. Nous développerons plus longuement sur le sujet dans un blogue futur. Cependant, une question urgente se pose: quel geste posera maintenant le gouvernement ontarien en matière de changements climatiques?
Répondre aux changements climatiques comporte de multiples facettes. Il nous faudra tous, de différentes manières, changer nos habitudes. Cette affirmation s’avère pour nous, simples citoyens et consommateurs, et elle s’avère aussi pour les petites et grandes entreprises. Tous les ordres de gouvernements doivent aussi participer à ce processus. L’expression « penser mondialement, agir localement », qui souligne l’importance de protéger notre environnement, est tout à fait applicable aux émissions mondiales de carbone et à leurs effets.
L’ACDE a longtemps soutenu que les gouvernements devaient choisir une variété d’outils dans la lutte cruciale contre les changements climatiques et nos émissions mondiales collectives. À notre avis, le problème est tellement énorme qu’il faut adopter une variété d’approches, à condition qu’elles ne se contredisent pas et ne se nuisent pas les unes aux autres. Nous pensons que la tarification du carbone, sous une forme ou une autre, fait partie intégrante des outils. Cependant, un article provocateur de Jeffrey Ball, publié dans le numéro de juillet-août 2018 de Foreign Affairs, explore la thèse suivante: « Pourquoi la tarification du carbone n’est pas efficace: bonne idée en théorie, échec dans la pratique ».
Inutile de dire que, lorsque j’ai vu ce titre, j’ai lu l’article en entier afin de comprendre comment il pouvait défendre cet argument. Il s’avère que l’auteur, qui enseigne à Stanford, n’est pas en désaccord avec la tarification du carbone. Il explique pourquoi elle devrait fonctionner. Cependant, il est déçu qu’elle ne fonctionne pas, ou du moins pas suffisamment, pour réduire rapidement les émissions de carbone. Fondamentalement, il affirme que l’échec du programme est causé par le très faible nombre de gouvernements, en fait presque aucun, qui sont disposés à appliquer les prix du carbone à des niveaux suffisamment élevés pour provoquer un changement de comportement significatif. Il s’inquiète du fait que, dans les États qui appliquent la tarification du carbone, les citoyens et les politiciens pensent avoir pris les mesures nécessaires, alors que les émissions de carbone et la pollution continuent d’augmenter. Dans l’article, il affirme: « En fin de compte, une politique largement présentée comme une panacée agit en fait comme un stupéfiant. Elle donne aux politiciens et au public l’impression qu’ils luttent contre les changements climatiques alors même que le problème continue de croître ».
Que faire alors? Si nous convenons que le travail consiste à réduire les émissions de carbone dans l’atmosphère mondiale et à protéger rapidement la population des dommages déjà causés, quels gestes devons-nous maintenant poser?
L’ACDE continuera de se concentrer sur les communautés à faible revenu et veillera à ce qu’elles soient mises au premier plan des décisions politiques afin de traiter les répercussions inéquitables des changements climatiques et de s’assurer qu’elles puissent utiliser les nouvelles énergies. Parallèlement, il n’y a pas de temps à perdre en luttant contre les changements climatiques, et nous avons hâte de travailler avec le nouveau gouvernement de l’Ontario pour élaborer sans tarder un plan de lutte contre les changements climatiques. Les membres de l’ACDE sont de véritables défenseurs des droits de l’environnement. Nous croyons que l’utilisation du droit fait partie de la solution aux problèmes environnementaux. Nous aimons vraiment les approches qui sont applicables et qui sont effectivement appliquées. Nous entendons par là la mise en place de systèmes juridiques définissant les attentes en matière de comportement (telles que la pollution), y compris le suivi et l’évaluation; et tenir les gens responsables des lois que nous avons adoptées collectivement. D’autres approches sont également importantes, y compris les pressions exercées par les consommateurs et les investisseurs, non seulement par les choix éthiques des investisseurs, mais également en raison de la crainte des actionnaires de voir chuter le cours de leurs actions. Toutefois, à mon avis, des solutions visant directement à réduire les émissions de gaz à effet de serre, en Ontario, par le biais d’approches réglementaires visant à réduire la pollution atmosphérique sont essentielles à la lutte contre les changements climatiques. Les règlements rigoureux de lutte contre la pollution atmosphérique de l’Ontario permettront également d’améliorer la qualité de l’air pour les Ontariens. De plus, ils sont l’une des façons de profiter de la technologie propre ontarienne tout en combattant les changements climatiques.
Afin d’adopter différentes approches, allant de locale à mondiale, j’ai publié trois autres blogues portant sur des outils proposés par les instances fédérales, provinciales ou locales.
Changements climatiques — comment progressons-nous en Ontario, de l’échelle locale à l’échelle mondiale?
Dans la plupart des régions de l’Ontario, la vague de chaleur qui a sévi les premiers jours de juillet était insupportable. Pendant ce long weekend, bon nombre d’entre nous avaient la possibilité d’allumer leur climatiseur ou de s’évader dans leur résidence d’été. Cependant, pour les plus vulnérables d’entre nous, ces options n’étaient pas disponibles. À Montréal, 53 personnes ont succombé à cette chaleur extrême. À la mi-juillet, notre collègue Tracy Heffernan du Centre d’action pour la sécurité du revenu a déclaré à la radio, à l’émission The Current, que les personnes âgées à la santé fragile, les enfants ou les personnes souffrant de maladies chroniques et qui vivent dans des logements inadéquats lors de vagues de chaleur courent beaucoup plus de risques de succomber à la canicule.
Tous les modèles climatiques prévoient que ces événements augmenteront en fréquence, bien qu’il soit difficile de prédire les moments ou les endroits exacts où ils se produiront. Même si de telles vagues de chaleur se produisaient aussi dans le passé, leurs séquelles et leur fréquence potentiellement mortelles résultant des changements climatiques sont maintenant extrêmement préoccupantes. Elles sont particulièrement inquiétantes dans les climats humides où la combinaison de chaleur et d’humidité peut être très risquée pour les personnes qui ne peuvent se rafraîchir.
Tout cela pour dire qu’agir contre les changements climatiques n’est pas une option; c’est une obligation pour les générations futures et actuelles. La semaine dernière [le 20 juillet], j’ai eu le plaisir d’entendre le nouveau ministre ontarien de l’Environnement affirmer la même chose lors d’une entrevue avec Matt Galloway à l’émission d’information torontoise Metro Morning. Même s’il était clair que le gouvernement de l’Ontario mettait fin au programme de plafonnement et d’échange, il a également déclaré que les Ontariens s’attendaient à ce que le gouvernement prenne des mesures face aux changements climatiques et présente un plan d’action. L’ACDE aurait préféré que le nouveau gouvernement demande conseil avant de prendre la décision d’annuler le règlement sur le plafonnement et l’échange, déjà adopté par l’industrie. Nous croyons que ce règlement était obligatoire en vertu du Registre environnemental de l’Ontario. Nous développerons plus longuement sur le sujet dans un blogue futur. Cependant, une question urgente se pose: quel geste posera maintenant le gouvernement ontarien en matière de changements climatiques?
Répondre aux changements climatiques comporte de multiples facettes. Il nous faudra tous, de différentes manières, changer nos habitudes. Cette affirmation s’avère pour nous, simples citoyens et consommateurs, et elle s’avère aussi pour les petites et grandes entreprises. Tous les ordres de gouvernements doivent aussi participer à ce processus. L’expression « penser mondialement, agir localement », qui souligne l’importance de protéger notre environnement, est tout à fait applicable aux émissions mondiales de carbone et à leurs effets.
L’ACDE a longtemps soutenu que les gouvernements devaient choisir une variété d’outils dans la lutte cruciale contre les changements climatiques et nos émissions mondiales collectives. À notre avis, le problème est tellement énorme qu’il faut adopter une variété d’approches, à condition qu’elles ne se contredisent pas et ne se nuisent pas les unes aux autres. Nous pensons que la tarification du carbone, sous une forme ou une autre, fait partie intégrante des outils. Cependant, un article provocateur de Jeffrey Ball, publié dans le numéro de juillet-août 2018 de Foreign Affairs, explore la thèse suivante: « Pourquoi la tarification du carbone n’est pas efficace: bonne idée en théorie, échec dans la pratique ».
Inutile de dire que, lorsque j’ai vu ce titre, j’ai lu l’article en entier afin de comprendre comment il pouvait défendre cet argument. Il s’avère que l’auteur, qui enseigne à Stanford, n’est pas en désaccord avec la tarification du carbone. Il explique pourquoi elle devrait fonctionner. Cependant, il est déçu qu’elle ne fonctionne pas, ou du moins pas suffisamment, pour réduire rapidement les émissions de carbone. Fondamentalement, il affirme que l’échec du programme est causé par le très faible nombre de gouvernements, en fait presque aucun, qui sont disposés à appliquer les prix du carbone à des niveaux suffisamment élevés pour provoquer un changement de comportement significatif. Il s’inquiète du fait que, dans les États qui appliquent la tarification du carbone, les citoyens et les politiciens pensent avoir pris les mesures nécessaires, alors que les émissions de carbone et la pollution continuent d’augmenter. Dans l’article, il affirme: « En fin de compte, une politique largement présentée comme une panacée agit en fait comme un stupéfiant. Elle donne aux politiciens et au public l’impression qu’ils luttent contre les changements climatiques alors même que le problème continue de croître ».
Que faire alors? Si nous convenons que le travail consiste à réduire les émissions de carbone dans l’atmosphère mondiale et à protéger rapidement la population des dommages déjà causés, quels gestes devons-nous maintenant poser?
L’ACDE continuera de se concentrer sur les communautés à faible revenu et veillera à ce qu’elles soient mises au premier plan des décisions politiques afin de traiter les répercussions inéquitables des changements climatiques et de s’assurer qu’elles puissent utiliser les nouvelles énergies. Parallèlement, il n’y a pas de temps à perdre en luttant contre les changements climatiques, et nous avons hâte de travailler avec le nouveau gouvernement de l’Ontario pour élaborer sans tarder un plan de lutte contre les changements climatiques. Les membres de l’ACDE sont de véritables défenseurs des droits de l’environnement. Nous croyons que l’utilisation du droit fait partie de la solution aux problèmes environnementaux. Nous aimons vraiment les approches qui sont applicables et qui sont effectivement appliquées. Nous entendons par là la mise en place de systèmes juridiques définissant les attentes en matière de comportement (telles que la pollution), y compris le suivi et l’évaluation; et tenir les gens responsables des lois que nous avons adoptées collectivement. D’autres approches sont également importantes, y compris les pressions exercées par les consommateurs et les investisseurs, non seulement par les choix éthiques des investisseurs, mais également en raison de la crainte des actionnaires de voir chuter le cours de leurs actions. Toutefois, à mon avis, des solutions visant directement à réduire les émissions de gaz à effet de serre, en Ontario, par le biais d’approches réglementaires visant à réduire la pollution atmosphérique sont essentielles à la lutte contre les changements climatiques. Les règlements rigoureux de lutte contre la pollution atmosphérique de l’Ontario permettront également d’améliorer la qualité de l’air pour les Ontariens. De plus, ils sont l’une des façons de profiter de la technologie propre ontarienne tout en combattant les changements climatiques.
Afin d’adopter différentes approches, allant de locale à mondiale, j’ai publié trois autres blogues portant sur des outils proposés par les instances fédérales, provinciales ou locales.
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