Déc 15 2008
Qu’est-ce que le bisphénol A?
La substance, le phénol, 4,4′-(1-méthyléthylidène) bis (No de CAS RN 80-05-7) est aussi appelée bisphénol A ou BPA. En vertu du Plan de gestion des produits chimiques du Canada (PGPC), environ 200 substances chimiques ont été classées hautement prioritaires, y compris le bisphénol A.
Pourquoi le bisphénol A (BPA) est-il préoccupant pour la santé humaine et l’environnement?
L’exposition au BPA, même à de faibles niveaux, peut engendrer de nombreuses conséquences sur le système reproducteur et le développement. Des groupes d’experts reconnus et plus de 150 études évaluées par les pairs ont associé le BPA à l’obésité, au trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, au cancer du sein, au cancer de la prostate, au dysfonctionnement du système immunitaire, à la puberté prématurée chez les jeunes filles, à des taux plus élevés d’avortement spontané et à toute une panoplie de troubles du développement. (1)
Plus récemment, une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association a associé, pour la première fois, des niveaux « normaux » de BPA à un plus haut risque de cardiopathie et de diabète chez de nombreux sujets de la population américaine. (2)
L’exposition au BPA provient principalement de l’apport alimentaire et aussi du milieu environnemental (l’air ambiant, l’air intérieur, l’eau potable, le sol et la poussière), de l’usage de produits de consommation et d’autres sources. La migration du BPA a été décelée à partir de l’emballage alimentaire (p. ex. : l’enduit des conserves d’aliment et de breuvage, les boîtes de préparation pour nourrissons destinées aux nouveau-nés et aux nourrissons), les biberons et d’autres contenants de plastique renfermant du BPA utilisés pour la conservation des aliments et des liquides.
Des recherches menées par Santé Canada démontrent que le BPA peut s’accumuler dans l’abdomen, exposant le fœtus à des niveaux plus élevés que ceux qui se retrouvent durant des autres étapes de leur vie. De plus, le BPA a été décelé dans le lait maternel à des niveaux presque aussi élevés que ceux qui se retrouvent dans les préparations pour nourrissons.
Le BPA a aussi été découvert dans l’environnement – l’eau de surface, les sédiments et l’eau souterraine. C’est extrêmement toxique pour les organismes aquatiques. De faibles concentrations de BPA peuvent avoir des effets nocifs sur les poissons et les reptiles, particulièrement aux stades sensibles du développement. Les effets provenant du BPA peuvent affecter les générations futures.
Utilisations et applications
L’utilisation de BPA est répandue. En tant que substance dans les plastiques à base de polycarbonate, il est utilisé dans les contenants alimentaires et les récipients de boisson (p. ex. : les biberons de polycarbonate), les appareils médicaux et les CD. Les industries électriques, électroniques et automobiles l’utilisent. Il se retrouve aussi dans les obturations dentaires, les lentilles ophtalmiques, l’huile à chaîne et le liquide de frein. Le BPA est aussi une substance importante pour la fabrication de certaines résines époxy et phénoliques utilisées comme enduit à l’intérieur des boîtes de conserve et des cannettes, ainsi que pour les couvercles métalliques des bocaux et des bouteilles.
Les utilisations industrielles de résines époxy à base de BPA comprennent les revêtements protecteurs (p. ex. : apprêts, électro revêtement, revêtement en poudre), les composites structurales, les stratifiés électrotechniques, les adhésifs, le papier thermique et les emballages de carton blanchi.
Que fait le gouvernement canadien au sujet du BPA ?
En octobre 2008, le gouvernement a finalisé son évaluation du BPA et a conclu que le BPA est « toxique » (3) en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (LCPE). Le gouvernement propose à s’inscrire le BPA dans la Liste des substances toxiques (annexe 1) de la LCPE, ce qui signifie que le gouvernement adoptera des mesures réglementaires ou non réglementaires (4) au sujet du BPA d’ici deux ans.
La proposition gouvernementale pour gérer le BPA comprend des mesures « pour interdire l’importation, la vente et la publicité des biberons de polycarbonate composés de monomère de bisphénol A » ainsi que « pour fixer des cibles de migration rigoureuses pour le bisphénol A dans les boîtes de préparation pour nourrissons ». De plus, le gouvernement planifie d’élaborer un code de bonne pratique, un outil non réglementaire, pour réduire les niveaux de BPA dans les boîtes de préparation pour nourrissons. Pour les boîtes de conserve en général, le gouvernement recherche d’autres options pour fixer les limites du BPA. Aucune mesure de réglementation n’a été proposée pour limiter les autres utilisations de BPA, selon un document sur l’approche de gestion des risques.
Notes :
(1) Maffini MV, Rubin BS, Sonnenschein C, and Soto AM. 2006. Endocrine disruptors and reproductive health: The case of bisphenol A Molecular and Cellular Endocrinology 2006, 25:179-186
(2) vom Saal, Frederick S. and John Peterson Myers. 2008. Bisphenol A and Risk of Metabolic Disorders. Journal of the American Medical Association. 2008;300(11):1353-1355
(3) Voir la Loi canadienne sur la protection de l’environnement, article 64. Elle cite : « Est toxique toute substance qui pénètre ou peut pénétrer dans l’environnement en une quantité ou concentration ou dans des conditions de nature à :
a. avoir, immédiatement ou à long terme, un effet nocif sur l’environnement ou sur la diversité biologique;
b. mettre en danger l’environnement essentiel pour la vie; ou
c. constituer un danger au Canada pour la vie ou la santé humaine. » (article 64 de la LCPE).
(4) Les mesures peuvent provenir sous forme de règlements, de directives ou de code de bonne pratique pour n’importe quelle partie du cycle de vie de la substance chimique, que ce soit à partir du stade de recherche et développement jusqu’à la fabrication, l’utilisation, l’entreposage, le transport et l’élimination finale ou le recyclage.
Le bisphénol A
Notes documentaires faisant suite au communiqué de presse du 15 décembre 2008
Qu’est-ce que le bisphénol A?
La substance, le phénol, 4,4′-(1-méthyléthylidène) bis (No de CAS RN 80-05-7) est aussi appelée bisphénol A ou BPA. En vertu du Plan de gestion des produits chimiques du Canada (PGPC), environ 200 substances chimiques ont été classées hautement prioritaires, y compris le bisphénol A.
Pourquoi le bisphénol A (BPA) est-il préoccupant pour la santé humaine et l’environnement?
L’exposition au BPA, même à de faibles niveaux, peut engendrer de nombreuses conséquences sur le système reproducteur et le développement. Des groupes d’experts reconnus et plus de 150 études évaluées par les pairs ont associé le BPA à l’obésité, au trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, au cancer du sein, au cancer de la prostate, au dysfonctionnement du système immunitaire, à la puberté prématurée chez les jeunes filles, à des taux plus élevés d’avortement spontané et à toute une panoplie de troubles du développement. (1)
Plus récemment, une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association a associé, pour la première fois, des niveaux « normaux » de BPA à un plus haut risque de cardiopathie et de diabète chez de nombreux sujets de la population américaine. (2)
L’exposition au BPA provient principalement de l’apport alimentaire et aussi du milieu environnemental (l’air ambiant, l’air intérieur, l’eau potable, le sol et la poussière), de l’usage de produits de consommation et d’autres sources. La migration du BPA a été décelée à partir de l’emballage alimentaire (p. ex. : l’enduit des conserves d’aliment et de breuvage, les boîtes de préparation pour nourrissons destinées aux nouveau-nés et aux nourrissons), les biberons et d’autres contenants de plastique renfermant du BPA utilisés pour la conservation des aliments et des liquides.
Des recherches menées par Santé Canada démontrent que le BPA peut s’accumuler dans l’abdomen, exposant le fœtus à des niveaux plus élevés que ceux qui se retrouvent durant des autres étapes de leur vie. De plus, le BPA a été décelé dans le lait maternel à des niveaux presque aussi élevés que ceux qui se retrouvent dans les préparations pour nourrissons.
Le BPA a aussi été découvert dans l’environnement – l’eau de surface, les sédiments et l’eau souterraine. C’est extrêmement toxique pour les organismes aquatiques. De faibles concentrations de BPA peuvent avoir des effets nocifs sur les poissons et les reptiles, particulièrement aux stades sensibles du développement. Les effets provenant du BPA peuvent affecter les générations futures.
Utilisations et applications
L’utilisation de BPA est répandue. En tant que substance dans les plastiques à base de polycarbonate, il est utilisé dans les contenants alimentaires et les récipients de boisson (p. ex. : les biberons de polycarbonate), les appareils médicaux et les CD. Les industries électriques, électroniques et automobiles l’utilisent. Il se retrouve aussi dans les obturations dentaires, les lentilles ophtalmiques, l’huile à chaîne et le liquide de frein. Le BPA est aussi une substance importante pour la fabrication de certaines résines époxy et phénoliques utilisées comme enduit à l’intérieur des boîtes de conserve et des cannettes, ainsi que pour les couvercles métalliques des bocaux et des bouteilles.
Les utilisations industrielles de résines époxy à base de BPA comprennent les revêtements protecteurs (p. ex. : apprêts, électro revêtement, revêtement en poudre), les composites structurales, les stratifiés électrotechniques, les adhésifs, le papier thermique et les emballages de carton blanchi.
Que fait le gouvernement canadien au sujet du BPA ?
En octobre 2008, le gouvernement a finalisé son évaluation du BPA et a conclu que le BPA est « toxique » (3) en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (LCPE). Le gouvernement propose à s’inscrire le BPA dans la Liste des substances toxiques (annexe 1) de la LCPE, ce qui signifie que le gouvernement adoptera des mesures réglementaires ou non réglementaires (4) au sujet du BPA d’ici deux ans.
La proposition gouvernementale pour gérer le BPA comprend des mesures « pour interdire l’importation, la vente et la publicité des biberons de polycarbonate composés de monomère de bisphénol A » ainsi que « pour fixer des cibles de migration rigoureuses pour le bisphénol A dans les boîtes de préparation pour nourrissons ». De plus, le gouvernement planifie d’élaborer un code de bonne pratique, un outil non réglementaire, pour réduire les niveaux de BPA dans les boîtes de préparation pour nourrissons. Pour les boîtes de conserve en général, le gouvernement recherche d’autres options pour fixer les limites du BPA. Aucune mesure de réglementation n’a été proposée pour limiter les autres utilisations de BPA, selon un document sur l’approche de gestion des risques.
Notes :
(1) Maffini MV, Rubin BS, Sonnenschein C, and Soto AM. 2006. Endocrine disruptors and reproductive health: The case of bisphenol A Molecular and Cellular Endocrinology 2006, 25:179-186
(2) vom Saal, Frederick S. and John Peterson Myers. 2008. Bisphenol A and Risk of Metabolic Disorders. Journal of the American Medical Association. 2008;300(11):1353-1355
(3) Voir la Loi canadienne sur la protection de l’environnement, article 64. Elle cite : « Est toxique toute substance qui pénètre ou peut pénétrer dans l’environnement en une quantité ou concentration ou dans des conditions de nature à :
a. avoir, immédiatement ou à long terme, un effet nocif sur l’environnement ou sur la diversité biologique;
b. mettre en danger l’environnement essentiel pour la vie; ou
c. constituer un danger au Canada pour la vie ou la santé humaine. » (article 64 de la LCPE).
(4) Les mesures peuvent provenir sous forme de règlements, de directives ou de code de bonne pratique pour n’importe quelle partie du cycle de vie de la substance chimique, que ce soit à partir du stade de recherche et développement jusqu’à la fabrication, l’utilisation, l’entreposage, le transport et l’élimination finale ou le recyclage.
Share: