Les mesures du Canada sur le bisphénol A ne protègent pas les plus vulnérables

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Les organisations de la santé et de l’environnement à travers le pays déclarent que les propositions fédérales mèneront à une exposition humaine et à des dommages environnementaux continus

Déc 15 2008

Toronto – La proposition du gouvernement fédéral d’interdire les biberons de polycarbonate contenant du bisphénol A (BPA) est une étape nécessaire pour protéger les nourrissons durant le stade au début de leur développement. Cependant, les propositions du gouvernement sur le bisphénol A omettent de prévenir l’exposition des femmes enceintes et des enfants en croissance, a déclaré aujourd’hui un groupe d’organismes de la santé et de l’environnement. Faisant partie d’une réponse détaillée à l’égard du bisphénol A, ces organisations demandent d’interdire le bisphénol A dans les contenants et les emballages alimentaires qui sont des sources de migration du bisphénol A. «

Protéger les nourrissons contre le bisphénol A n’est pas suffisant. Nous devons protéger le fœtus – ce qui signifie la protection de la mère », a dit Barbara McElgunn de l’Association canadienne des troubles de l’apprentissage. « L’analyse de la recherche de Santé Canada dans l’étude de l’évaluation des risques du bisphénol A considère aussi bien les femmes enceintes, le fœtus et les nourrissons comme des sous-populations potentiellement sensibles, mais l’inquiétude pour les femmes enceintes et le fœtus ne s’est pas développée en une proposition de gestion des risques. Suite à tant de temps et d’énergie déployés par le gouvernement pour analyser le bisphénol A et le déclarer toxique, il a omit de faire des changements rigoureux et nécessaires pour protéger un des groupes les plus vulnérables, et les Canadiens en général.»

L’évaluation menée par Santé Canada indique dans sa recherche que le bisphénol A peut s’accumuler dans l’abdomen, exposant le fœtus à des niveaux plus élevés que ceux qui se retrouvent durant les étapes de leur vie. De plus, le BPA a été décelé dans le lait maternel à des niveaux presque aussi élevés que ceux qui se retrouvent dans les préparations pour nourrissons. Le bisphénol A est reconnu pour migrer des plastiques de polycarbonate, des contenants alimentaires et d’autres produits.

Tout en son honneur, le Canada est le premier pays à identifier le bisphénol A comme étant « toxique » en vertu de sa législation fédérale, à interdire la substance chimique dans les biberons et à le restreindre dans les boîtes de préparation pour nourrissons. Bien que cette proposition et les autres mesures proposées pour contrôler et étudier les sources de bisphénol A soient des étapes importantes pour protéger les nourrissons de l’exposition directe, le gouvernement n’a pas ciblé le bisphénol A afin de l’éliminer graduellement de plusieurs produits de consommation qui contiennent cet élément chimique. Des produits comme l’enduit des contenants alimentaires et des cannettes, les obturations dentaires, et d’autres produits de consommation, y compris certains cosmétiques vont continuer à être sur le marché.

« C’est essentiel de protéger les bébés en interdisant le bisphénol A dans les biberons de plastique », affirme Fe de Leon de l’Association canadienne du droit de l’environnement. « Cependant, ces mesures devraient faire partie d’une répartie gouvernementale plus détaillée qui évaluerait toutes les sources – les produits de consommation et les sources industrielles. Nous avons besoin de protection pour les femmes enceintes, les fœtus en développement et les jeunes enfants contre l’utilisation d’une vaste gamme de produits de consommation – emballage alimentaire et enduit d’époxy dans les aliments en conserve qui peuvent contenir ces substances chimiques toxiques. La proposition gouvernementale est une approche peu systématique face à un problème grandissant, en tenant compte des rapports qui associent le bisphénol A à un éventail de problèmes de la santé qui sont à la hausse dans la population – le cancer, l’obésité, le diabète de Type 2, le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et la cardiopathie. » «

Consommateurs, prenez garde! Malgré la disponibilité de solutions de rechange au bisphénol A dans les produits de consommation, les propositions gouvernementales omettent de protéger nos populations les plus vulnérables, les enfants, les nourrissons et les femmes en âge de procréer », a précisé Sandra Madray, de Chemicals Sensitivities Manitoba and Prevent Cancer Now. « En partie, il y a un manque dans les propositions gouvernementales qui ne tiennent pas entièrement compte de l’ensemble des effets cumulatifs des éléments chimiques perturbateurs d’hormone, tel que le bisphénol A. »

Une recherche récente a démontré que les sources identifiées d’exposition au bisphénol A ne peuvent pas entièrement expliquer les niveaux élevés de pression sanguine qui ont été décelés parmi la population. « Les scientifiques suggèrent que l’évaluation de Santé Canada a sous estimé l’exposition globale des canadiens au bisphénol A », a dit Sean Griffin de Toxic Free Canada. « Le gouvernement devrait prendre des mesures, partout où c’est possible, afin de limiter l’exposition au bisphénol A, comme en retirant les bouteilles d’eau de polycarbonate du marché, en travaillant avec les industries pour reformuler les enduits des boîtes de conserve et en contrôlant les expositions en rapport au métier. »

Des organismes, comme les groupes d’experts du Programme national de toxicologie des États-Unis ainsi que plus de 150 études évaluées par les pairs, ont associé un faible niveau d’exposition au bisphénol A à de nombreux problèmes de la santé, ce qui comprend l’obésité, le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, le cancer du sein et un grand éventail de troubles du développement. En plus des effets sur la santé causés par l’exposition au bisphénol A, le gouvernement canadien détient des données probantes prouvant que le BPA est extrêmement toxique pour les organismes aquatiques en de faibles concentrations.

Le BPA a aussi été découvert dans les eaux de surface, les sédiments, les eaux souterraines et dans d’autres milieux de l’environnement. « La réponse du gouvernement est inadéquate », affirme Anna Tilman de STORM Coalition. « L’élaboration de mesures qui touchent le cycle de vie complet de cette substance chimique, de ses applications industrielles, de son utilisation dans les produits jusqu’à leur élimination tarde depuis longtemps. Le BPA a été décelé dans la poussière domestique, dans les boues des eaux d’égout et les eaux usées. »

Pour finaliser la période de commentaires au gouvernement sur le bisphénol A du 17 décembre 2008, vingt-deux organismes de la santé et de l’environnement du Canada exigent des mesures réglementaires supplémentaires afin d’éliminer graduellement le bisphénol A des produits de consommation, tout particulièrement de l’ensemble impressionnant de breuvages et de produits alimentaires contenant du bisphénol A, de ses utilisations industrielles et des émissions de BPA.

Pour de plus amples renseignements au sujet du bisphénol A, voir les notes documentaires.

Pour de plus amples informations, ou pour organiser des entrevues, veuillez téléphoner à l’une des personnes suivantes :

Barbara McElgunn, l’Association canadienne des troubles de l’apprentissage – Learning Disabilities Association of Canada, 416 281-9676
Fe de Leon, l’Association canadienne du droit de l’environnement – Canadian Environmental Law Association, 416 960-2284 poste 223
Sandra Madray, Chemical Sensitivities Manitoba and Prevent Cancer Now, 204 256-9390
Anna Tilman, STORM Coalition, 905 841-0095
Sean Griffin, Toxic Free Canada, 604 785-6771
Rohini Peris, l’Association pour la santé environnementale du Québec – Environmental Health Association of Québec, 514 683-5701
Sharon Labchuk, Earth Action, 902 621-0719
Carol Secter, Action cancer du sein de Montréal – Breast Cancer Action Montreal, 514 489-9594
Gideon Forman, l’Association canadienne des médecins pour l’environnement – Canadian Association of Physicians for the Environment, 416 306-2273
Derek Coronado, Citizens Environment Alliance of Southwestern Ontario, 519 973-1116

Organismes de soutien :

L’Association pour la santé environnementale du Québec
Action cancer du sein de Montréal
Union St-Laurent Grands Lacs
L’Association canadienne des médecins pour l’environnement
L’Association canadienne du droit de l’environnement
Chemical Sensitivities Manitoba
Citizens Environment Alliance of Southwestern Ontario
Crooked Creek Conservancy Society of Athabasca
Earth Action
Ecojustice
Environmental Health Association of Nova Scotia
The Gaia Group
Learning Disabilities Association of Canada
New Brunswick Partners in Agriculture
Prevent Cancer Now
Reach for Unbleached
Réseau québécois des femmes en environnement
South Riverdale Community Health Centre
STORM Coalition
Toxic Free Canada
York Region Environmental Alliance
Women’s Healthy Environments Network